Stock Kangri, 6 150 mètres, la tête dans les étoiles !
Nous voilà donc parti pour 4 jours avec le guide (Dawa), le cuisto (désolé, son prénom était trop compliqué, on l’a oublié depuis…), les poneys et tout l’équipement nécessaire à notre expédition. Nous mettrons 2 jours pour arriver jusqu’au camp de base à 5 050 mètres. La marche d’approche n’était pas très dure, on arrive au camp de base en forme. C’est après que tout se complique…
Le 3 ème jour, c’est l’ascension. Nous voilà donc parti à minuit après un black tea et un bol de pourridge. Le cuisto nous a serré fermement dans ses bras avant le départ en nous souhaitant « good luck » (en y repensant, ça aurait dû nous mettre la puce à l’oreille…). Nous marchons donc sous les étoiles, crampons et piolet dans le sac à dos et le sourire sur les lèvres. Pendant 2 heures, on monte tranquillement, le guide nous économise vachement, on prend notre temps. Puis on arrive au pied du Stock et c’est la glace, on chausse les crampons. La pente est raide, très raide, plus de 45%. On y grimpe pendant près de 4 heures toujours dans le noir et dans le froid. Si on s’arrête plus de 5 minutes on est complètement transi de froid, et pourtant on est vraiment habillé chaudement. C’est éreintant. Bertrand a un fond de mal de crâne avec l’altitude et ses crampons lui font un mal de chien car ils ne sont pas bien adaptés à ses chaussures. On veut rebrousser chemin, mais Dawa insiste, il nous certifie qu’on a fait le plus dur. On continue. Les pauses sont de plus en plus fréquentes à mesure que l’on monte. Après 4 heures de montée sur cette pente vertigineuse, le jour s’est levé et nous escaladons une arrête pendant 45 minutes pour arriver jusqu’au sommet. 45 minutes pour faire 300 mètres !!!! On fait une dizaine de pas et on s’arrête pendant 3minutes pour pouvoir reprendre notre souffle. C’est tout simplement hallucinant.
On arrive au sommet, ça y est arrivé ! C’est hyper beau… On voit à des kilomètres sur 360°. L’Himalaya s’offre devant nous et tout autour de nous. Des kilomètres de vallées qui se succèdent. On pleure de joie mais surtout de fatigue. Après quelques photos, on redescend. Rien n’est encore gagné, il faut reprendre cette pente enneigée, on est fatigué, le manque d’oxygène est toujours présent et la glace est devenue neige alors on s’enfonce, on tombe…
Il nous aura fallu 6H45 de marche pour atteindre le sommet (contre les 8 heures initialement prévus) et il nous en faudra 4h30 de plus pour redescendre jusqu’au camp de base. Une nuit blanche, prés de 12 heures de marche, 1100 mètres de dénivelé, on s’endormira comme des masses dès notre arrivée au camp de base…
Et voilà les vidéos: